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Po​è​mes de la veille

by Stéphane Blok

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1.
Il y a longtemps déjà Ma belle, ma belle Il y a longtemps déjà Ma belle au fond des bois Que jadis ou naguère Balaie, balaie Un vent venu du froid Claquent dents, claquera N’était-elle pas pareille Misère, misère Elle ne diffère en rien Aujourd’hui d’autrefois Et c’est si bien le cas Merveille, merveille On ne saurait mieux faire Gens d’en haut, gens d’en bas Mais par quel mystère Sommeille, sommeille Par quel tour de passepas Jamais ne changera Et s’il ne change guère Réveille, réveille Puisqu’il ne change pas Ami réveille-toi Car au bout de nos doigts De verre, de verre Et tant que l’on espère Jamais ne se brisera Et c’est pourquoi l’on veille Prière, prière Pourquoi l’on ne dort pas Demain se lèvera Et nous nous serons là Ma sœur, mon frère Et nous nous serons là Car « Il était une fois »
2.
Prière 02:37
Je ne veux pas être observé Je ne veux pas être capté Je ne veux pas être filmé Ni saisi, ni enregistré Je ne veux pas être suivi Je ne veux pas être surpris Je ne veux pas être observé Ni parmi d’autres, ni par milliers Je n’veux pas être identifié Je n’veux pas être dévisagé Je n’veux pas être zoomé de haut Ni pour un cri, ni pour un mot Je ne serai pas calculé Je n’serai pas biométrisé Je n’serai pas identifié Ni parmi d’autres, ni par milliers Je n’me laiss’rai pas emprunter Je n’me laiss’rai pas embarquer Je n’me laiss’rai pas emmener Ni parmi d’autres, ni par milliers Je n’me laiss’rai jamais surprendre Je n’me laiss’rai jamais attendre En bas de chez moi ou même pire En bas de chez toi le délire En bas de chez moi dans la cour En bas de chez toi mon amour
3.
La dérive 03:18
Qui es-tu ? Je ne dirai rien Que fais-tu ? Tu le verras bien Où vas-tu ? Je n’en sais rien Que bois-tu ? Il le faudra bien… Que dis-tu ? Je ne disais rien S’il faut vivre la dérive Qui je suis Ils n’en sauront rien Où je suis Ils n’en sauront rien Qui je vois Ils n’en sauront rien Si je bois Donne-moi la main Ce que j’aime Je le cacherai bien S’il faut vivre la dérive Qui nous sommes ? Je n’en sais trop rien Où l’on va ? Sûrement pas très loin Si l’on boit C’est qu’il le faut bien Quand j’y pense Pas vraiment en bien Circonstances N’atténuons rien S’il faut vivre la dérive
4.
Écrans 03:27
Dans l’écran il y a des gens qui regardent un écran Dans lequel il y a des gens qui regardent chacun un écran Dans l’écran il y a des gens qui regardent un petit écran tremblant Dans lequel il y a un géant qui regarde des gens Effrayant Dans l’écran il y a des gens qui regardent un écran Dans lequel il y a des gens qui regardent chacun un écran Sans penser que l’écran les regarde Troublant Dans l’écran il y a d’innombrables écrans Dans lesquels on voit des gens qui regardent chacun un écran Sans penser que quelqu’un les regarde Étonnant Je n’suis pas celui que tu crois Voir en moi s’avère une toute autre histoire Sans tain le miroir Je n’suis pas celui que tu crois Voir en moi s’avère une toute autre histoire Sans fond le trou noir Dans l’écran il y a des gens qui regardent à l’écran D’autres gens tremblants et suintants Sans plus penser à l’écran qu’ils regardent Excitant Dans les gens il y a des gens plutôt charmants Qui regardent sans cesse un écran Sans plus penser à l’écran qu’ils regardent Imprudent Dans les gens il y a des gens qui regardent troublés et tremblants d’autres gens Sans penser que ceux-ci les regardent troublés et tremblants également Et réciproquement Je n’suis pas celui que tu crois Voir en moi s’avère une toute autre histoire Sans tain le miroir Je n’suis pas celui que tu crois Voir en moi s’avère une toute autre histoire Non ! L’autre tiroir Je n’suis pas celui que tu crois Voir en moi s’avère une toute autre histoire Mon œil au beurre noir
5.
6.
La nuit 03:39
Je connais la nuit Elle nous protège Elle nous conduit Je connais la nuit Elle nous conseille Nous réunit Bien au-delà de l’aube où le jour pointe Où tout est normal Normal, normal, tout est normal Normal jusqu’ici C’est normal, c’est bien normal Elle me l’avait dit Je connais la nuit Elle nous emmène Nous éblouit Je connais la nuit Elle nous retient Elle nous unit Bien au-delà de l’aube où le jour pointe Où tout est normal Normal, normal, tout est normal Normal jusqu’ici C’est normal, c’est bien normal Elle me l’avait dit Elle laisse celui qui fuit s’en tirer Tire la fumée, cent fois s’évader Elle tire celui qui fuit du brasier Laisse la fumée s’enfuir, s’échapper Je connais la nuit Elle nous emporte Elle nous survit Je connais la nuit Elle nous emmène Elle nous poursuit Bien au-delà de l’aube où tout s’achève Où tout est en flammes En flammes, en flammes, tout est en flammes La fête est finie, dans les flammes Tout est en flammes Elle nous l’avait dit
7.
8.
À la lune 01:40
Dis-moi Toi qui vois tout de là-haut Qui croît ou ne croit pas ce qu’elle voit d’ici Dis-moi, ô dis-moi Toi qui vois d’en haut Dis-moi pourquoi n’y parvenons-nous pas ? Dis-moi, ô dis-moi Que tout n’est pas dit
9.
Feuilles 02:54
J’entends la nuit des feuilles qui tremblent Du bout des branches se détacher Les feuilles de l’arbre devant ma chambre Qui se déplacent sur le pavé J’entends la nuit l’écho des songes J’entends des filles rigoler Glisser les feuilles des arbres, s’étendre Entre leurs jambes se disperser J’entends la nuit des gens qui tremblent Dans le silence murmurer Juste en dessous, devant ma chambre On n’entend plus une feuille bouger Perçois la nuit un jour de chance Les feuilles qui craquent sous les pieds De celui qui le mur enjambe Dans le silence, s’est détaché J’entends aussi la fin des songes Sur le bitume divaguer Entre les feuilles des arbres s’étendre Entre deux jours, l’éternité J’entends la nuit des feuilles qui tombent Du bout des branches se détacher Les feuilles de l’arbre devant ma chambre Qui se déposent sur le pavé
10.
La route 02:05
Je passerai ma route Je poursuivrai mon chemin Vers tout ce qu’on redoute Mais qui nous tend la main Je poursuivrai ma route Je chercherai mon chemin Vers tout ce qu’on redoute Mais qui nous tend la main Je quitterai ma route Je quitterai mon chemin Pour tout ce qu’on redoute Mais qui nous tend la main
11.
Qui je suis Ils n’en sauront rien Où je suis Ils n’en sauront rien Qui je vois Ils n’en sauront rien Si je bois Donne-moi la main Ce que j’aime Je le cacherai bien Qui nous sommes ? Je n’en sais trop rien Où l’on va ? Surement pas très loin Si l’on boit C’est qu’il le faut bien Quand j’y pense Pas vraiment en bien Circonstances N’atténuons rien S’il faut survivre À la furtive Autant appliquer le plan B Qui es-tu ? Je ne dirai rien Que sais-tu ? J’en sais trop déjà Qu’en dis-tu ? Ça ne me dit plus rien Quand j’y pense Je n’en pense pas moins Qui nous sommes ? Je n’en sais trop rien Où l’on va ? Surement pas très loin Si l’on boit C’est qu’il le faut bien Quand j’y pense Pas vraiment en bien Circonstances N’atténuons rien S’il faut survivre À la furtive Autant appliquer le plan B
12.
Les oiseaux 02:16
Je n’sais pourquoi Je n’sais pourquoi Les pattes en l’air Et la tête en bas Les oiseaux tombent Les oiseaux choient Tout le monde s’en bat les ailes Et pourtant Du ciel sur nos têtes Les oiseaux échoient Il est bien clair Ça va de soi Les arbres plient Et plient tant de fois Avant de rompre Les arbres ploient Tout le monde s’en bat les branches Et pourtant La sève aux yeux Sous le plafond bas Il est bien clair Un jour arrive Où tout revolera en éclat Du bout des branches Dans le ciel tournoient Des bris de verre Des éclats de voix Ne t’en fais pas Ne t’en fais pas La nuit saura prendre soin de toi Te cachera Ne t’en fais pas Bientôt le jour se lève Et déjà Le chant des oiseaux Résonne pour toi
13.
L'amulette 02:35
Qu’importe le bruit des bottes Qui claquent de sorte « clac, clac, clac, clac ! » Du casque au képi, TV, Netflix, qu’importe Les armes crépitent en boucles, amour Qu’importent les armes Qu’importe Je garde sur moi une amulette Un morceau de toi dans la tête Qu’importent les scoops, les tweets idiotes Qu’importe que Donald tripe or not Le big complote, en voiture Monique Saperlipopotte le fric, amour Qu’importe le fric Qu’importe Je garde sur moi une amulette Un morceau de toi dans la tête En vrac : qu’importe bâton-carotte Mais… 22 v’là les fiottes On s’tire en zigzag, évite balles caoutchouc, coups de matraques Patatrac, shit le choc, suis touché mec Caduc, pipi au froc Civière, état critique Qu’importe l’état, amour Qu’importe Je porte sur moi une amulette Que vous ne devez sous aucun prétexte Ôter de mon cou, de ma tête Elle dit mon bonheur, le répète Le répète Le répète Le répète
14.
Viens me rejoindre sous la table Viens me rejoindre dans le sable Il nous faut être discrets Mais avant tout il nous faut profiter Viens me rejoindre sur la grand-roue Viens au tir-pipes tenter ton coup Il nous faut sans un bruit Mais avant tout il nous faut l’infini Viens me rejoindre dans la piscine Viens me rejoindre dans la cabine Sur le chantier Au bout du quai Sur le balcon Sous l’édredon Sur le parquet Dans les WC Sur le chantier Au bout du quai
15.
Un beau matin se lève où tout changera tout Un beau matin se lève où il faudra bien à genoux Remplir sa valise et mettre les jambes à son cou Avant que le chaos ne frappe à la porte et ne dise « Que tout le monde sorte, j’ai fait avancer la banquise » Il pleuvra des couleuvres et des crapauds partout Chérie prévoyons un hors-d’œuvre, pique-nique à l’ombre des vautours Ça se fête tout de même, non ? Sans être mauvais gagnant Un nouveau jour s’amène, qui vient à pas géant Le jour se lève à peine, ma tête en hibou J’ulule à la lune pleine « Ça valait bien le coup D’attendre tout ce temps que chantent les sirènes, Que débordent les égouts, venez mes petites reines » De plumes je me pare jusqu’à la fin des trous Je me pare de plumes dans cinq je suis à vous Dieu que le monde est hagard une fois déconnecté Il clignote du phare, c’est chou, « Les filles à vous de rentrer ! » Je sais que le temps presse, je sais que le temps bout Remuez bien les fesses, c’est ça ! On allonge le cou Vous voyez tout au loin, là, ce point à l’horizon ? Et bien ce point nous intéresse, appelons-le La fin des illusions Merci pour les compresses, la gaze et le mazout Ce fut un vrai plaisir, ça coulait de partout Tant de bons souvenirs ! Dessine-moi un ragoût J’ai perdu ton adresse… On vous rappellera, thank you Mon frère qui es au cieux, nous voilà exaucés Libérés de nos vœux et avalée la clef Nul retour en arrière possible désormais Que tout fut éphémère tu le vois bien de près Que tous les bras m’en tombent, voici le monde nouveau Voici le nouveau monde, ce ne fut pas si idiot De croire du bout des doigts, ô que la chose est fragile Ne jamais laisser choir, si ce n’est les imbéciles Ne pas laisser tomber, le fin mot de l’histoire : « Que tout peut arriver », frère je t’embrasse dans le noir Un nouveau jour se lève, regarde il va pointer Je n’en crois pas nos rêves, ça y est… il s’est levé
16.
Mon monde 03:36
Ô mon monde, toi qui ne valais rien Nous voilà bien étranges ensemble À chanter les lendemains Ô mon monde, toi qui ne coûtais rien Ni de l’eau, ni d’air, ni d’ondes en surface Ni de terre dans le jardin Toi qui offres volontiers Souffle, souffle, tonne et gronde Tu ne perds rien à essayer Ô mon monde, toi qui ne valais rien Nous voilà bien étranges ensemble À trinquer aux lendemains Ô mon monde, toi que parcourent nos chemins Enfuis-toi loin à la ronde Cache-toi qu’on ne puisse te retrouver Toi qui offres volontiers Souffle, souffle, tonne et gronde Tu ne perds rien à espérer Ô mon monde, nous voilà bien étrangers Nous qui n’avons que toi au monde Et des lendemains à entonner Ô mon monde, je ne serais pas étonné Qu’une fois ton air à vendre Il ne s’agisse en fait du ciel entier Toi qui offres volontiers Souffle, souffle, tonne et gronde On ne perd rien à espérer Ô mon monde, enfuis-toi loin de nos mains Avant que tout ne soit à vendre Cache-toi qu’on ne puisse te dépenser Ô mon monde, toi qui partages ton destin Prends-nous dans tes bras immenses Chante pour nous consoler

about

A night of waiting, a wake.
Fourteen songs to listen through dark and uncertain times, to spend the night until the following day when everything might change.

A solo vocal performance enhanced by a fretless baritone guitar recorded in mono by a single microphone that sometimes reveals the specific sounds of the room and its outside world. Poèmes de la veille sound like old songs that speak of today: a journey into raw reality.

credits

released March 19, 2021

Paroles et musiques : Stéphane Blok
Mastering : Antoine Etter
Webmastering : Jean-Pierre Fonjallaz
Photos & vidéos : poussiere.net
Administration : Patricia Méan
Graphisme : Oliver Schneebeli
Communication Suisse : Étienne Bel
Communication France : La Mission

Album enregistré et mixé à Lausanne et Zürich
Studio Les Hérétiques / Stéphane Blok
© SUISA 2020

Visuel de couverture : Reinhold Koehler
Décollage imprimé 1967 © Angela Koehler

Impression affiches : Atelier obscur, Renens

Remerciements à Fiamma Camesi, Aurélien Chouzenoux, Angela Koehler, Adrien Romedenne

Une production Les Hérétiques
Avec le soutien de la Ville de Lausanne
Textes Éditions Pas vraiment ©2021

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Hummus Records La Chaux De Fonds, Switzerland

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